Orma,
ça raconte quoi ?
Ça raconte l’origine.
Les racines.
D’où on vient, de près ou de loin.
Langue natale d’une lignée de grand-mère, arrière-grand-mère et arrière, arrière, arrière…
Ça raconte les montagnes. La vallée. Les glaces qui dégoulinent. Le crêpage de chignon.
Et le torrent qui coule. Fort, froid et fier.
Ça raconte la femme à barbe dans cette maison-grotte en bas du village.
Le parasol multicolore et le banc en bois qui torturait les fesses.
Ça raconte le lit superposé. Les lumières au fond de la vallée quand l’obscurité s’installe.
Le paternel accoudé à la fenêtre, fumeur, rêvant peut-être d’une autre vie que la sienne.
Ça raconte la polenta, les pizzas et le festival de biscuits dans les supermarchés locaux.
Ça raconte le père qui travaille quand il ne faudrait pas. La mère qui attend quand elle ne devrait pas. Et les sœurs qui se chamaillent quand on ne les voit pas.
Ça raconte une Italie saisonnière. Celle des petites et grandes vacances.
Dans la torpeur des étés trop lents lorsque l’on est enfant et tellement trop rapides dès qu’on pense à l’après.
Ça raconte un pays connu par intermittence. Et des aïeux parfois passés sous silence.
« ORMA »* ça me raconte l’empreinte, le temps qui passe et le goût de l’Italie.
Et vous, quel mot raconte un peu de votre histoire ?
* Orma: nom féminin italien pour désigner l’empreinte, la trace.