Ouvrir les tiroirs comme des boîtes de pandore.
Dénicher des secrets, des photos. Comme on le ferait d’un fauteuil vieillot un jour de brocante pluvieuse. On hésite. On se dit qu’il va prendre pas mal de place dans le salon.
Et puis, il est pas en super état ce fauteuil. Encore un truc à l’envers qu’on voudrait remettre à l’endroit. Un nid à poussière. Une nouvelle niche grand luxe pour le chat.
Est-on vraiment prêt à pousser les meubles ?
Voilà ce qu’on se dit en ouvrant un peu maladroitement le tiroir qui résiste à la main inquisitrice. A t-on encore de la place pour les fauteuils, les photos, les secrets et les histoires de famille à redécouvrir ?
La poignée cède. Le tiroir craque. Et une respiration plus tard, des visages, des sourires, des maisons, des couleurs jaunies, du noir, du blanc, des bougies allumées et d’autres soufflées pour des anniversaires datés. Tout ça et plus encore, étendu sur le sol. Des dizaines de photos. Clichés de seconde zone n’ayant pas eu la chance de finir dans l’album de famille.
Un tiroir pour dernière demeure. Et un nouveau regard pour se raconter leur histoire.
Mais alors, que nous chuchotent ces photos ?
Tendons l’oreille, poussons les meubles et écrivons pour ceux et celles persuadés qu’il y aura toujours de la place pour un fauteuil vieillot au milieu du salon.